Arrivée de Lassa

Depuis sa petite maison, Lassa avait fait le trajet jusqu'à Villers Buzon à cheval, n'appréciant guère les longues promenades à pied qui finissait toujours par la faire souffrir. Elle était peut-être estropiée, mais au moins elle avait encore son pied et arrivait à se déplacer. Petit sourire à cette idée, repensant à Jasona, qui n'arrêtait pas de lui rappeler son état. Heureusement qu'elle l'aimait beaucoup, sans quoi elle n'aurait probablement pas si facilement toléré autant de pique. Elle avait pu se venger sur la grosseur qu'était devenu son amie durant sa grossesse, mais maintenant que l'accouchement était fait, elle ne savait trop comment la harceler. Tant pis, elle se contenterait d'être aimable cette fois ! Elle leur devait bien ça, à elle et Debenja.

Alors qu'elle souriait bêtement en pensant à tout ça, elle vit bientôt les grilles du Comté se dessiner devant elle. Elle y était enfin. Arrêtant son cheval près des grilles, elle s'adressa au gardien.

-Bonjour. Je suis Lassa d'Orfeuil Von Valgan. Amie des maîtres des lieux. Je venais leur rendre une petite visite.

Du haut de sa jument, Lassa commencé à congeler sur place à force de ne pas bouger. Le garde ne lui avait répondu que par un simple grognement avant de disparaitre en direction du chateau. Elle l'avait effrayé ? Elle ne faisait pourtant pas si peur... du moins, elle l'espérait... elle ne voulait pas effrayé son filleul. Plissant un peu le nez à cette drole d'organisation des lieux, le petit bout de femme qu'elle était se redressa, prenant appui sur ses étriers pour regarder de l'autre coté de la grille. Elle s'aperçu bien vite que cette position ne lui permettait pas de voir davantage que l'autre d'avant... La jeune femme était donc descendu de selle pour se dégourdir un peu les jambes, attendant presque impatiemment le retour du garde, tournant un peu en rond.

À sa grande surprise, ce n'était pas le garde qui était revenu pour l'accueillir convenablement, mais le Comte lui-même ! Elle lui avait sourit, heureuse de le voir en si bonne forme.

-Hey, Debounet !

Elle lui fit un grand sourire.

-Je vais très bien ! La route était un peu longue, mais ca s'est bien passé malgré tout.
Impatiente ? C'est pas le mot ! J'ai affreusement hâte de voir la petite bouille qu'il a ! Il doit avoir drôlement changé depuis l'accouchement.

Confiant son cheval au garde, Lassa suivit Debenja jusqu'au salon, lui racontant la tête de mule qu'avait eu son épouse lors de l'accouchement.